Quand la peur devient le quotidien

Comme Ciboulette, cela fera bientôt un an que Milou vit sans Chensy (le 19 juin prochain). Il s'est lui aussi habitué à la vie de célibataire. Selon la vétérinaire, le chien ressent le départ de son compagnon les jours qui suivent mais très vite, il prend la place de celui qui est parti. C'est effectivement ce qui s'est passé. Milou a eu quelques jours durant lesquels il paraissait très calme. On ressentait le vide. Puis, il a investi la cage d'escaliers, c'était le coin de Chensy. Depuis, il y va seulement de temps en temps.

Après le départ de Chensy, je me suis retrouvée avec un seul chien. J'ai eu pleins d'idées qui me sont venues à l'esprit, j'ai rêvé aux sorties que je pourrais faire avec lui. Lorsque j'avais deux chiens, je rêvais de pouvoir les sortir aussi facilement que si j'en avais seulement un. C'était une vraie expédition les balades avec les deux et il fallait que moi-même je sois accompagnée de quelqu'un pour pouvoir profiter un minimum des balades.

Lorsque je regarde les anciennes photos, on en a fait des sorties. Au lac, à la rivière, dans les champs... je commence à regretter ce temps.

Je pensais que c'était seulement passager mais apparemment non. J'ai encore peur pour Milou. Il est pourtant vacciné, vermifugé et il a eu sa pipette mais malgré tout ça, j'ai peur. Avant, tous ces produits m'auraient largement réconforté. Aujourd'hui non. J'ai peur de faire des balades. Même si je sais que je vais le brosser en rentrant, j'ai peur de passer à côté d'une tique et qu'il attrape la piroplasmose. J'ai peur des chenilles processionnaires, des tiques, puces, .... tous ces dangers du printemps et de l'été, je ne vois que les conséquences les plus graves. Sa petite taille et ses poils mi-longs n'arrangent rien puisqu'il est généralement bourré de tiques lorsqu'il n'a pas encore eu sa première pipette.

Je sais que l'élément déclencheur a été la mort de Chensy. Je me retrouve avec un seul chien et je veux qu'il reste à mes côtés. Je sais que je ne peux pas continuer à le surprotéger ainsi mais il y a un blocage. Croyez-moi, j'aimerais vivre avec lui aussi innocemment qu'il y a quelques années. J'ai des photos d'eux dans les champs, les herbes étaient tellement hautes qu'on ne le voyait presque plus.

Plus je regarde les photos des deux, plus je me dis que je vais regretter tous ces moments que je m'empêche de vivre avec lui. Mais, la peur est plus forte.

Avez-vous déjà eu cette peur après la mort d'un de vos compagnons ?